"Les Dits de Raconte-Tapis",
Une série de petits livres qui accompagnent
l'aventure des Raconte-Tapis…
A l'abri d'une haie fleurie,
    Ericson le Hérisson
        et le merle Marcel, son ami,

    l'un couinant l'autre sifflant,
    l'un sautillant l'autre trottinant,

        vont et viennent.

    Ils vont et viennent entre les touffes d'herbe,
    les mottes de terre et les petits cailloux ronds
        du bord du chemin.
    De temps en temps, Marcel, à petits coups
    d'ailes brefs, volète devant pour veiller aux
    dangers.


        Au moindre bruit suspect, Ericson se roule
    en une boule hérissée de piquants, et Marcel se
    cache dans les feuilles des arbustes de la haie.
        L'alerte passée, les deux amis reprennent
    leurs allées et venues, gobant un insecte par-ci,
    avalant un ver de terre par-là, un limaçon plus
    loin, tout en essayant de répondre aux grands
    pourquois de la vie :
        "- Pourquoi les nuages sont-ils si légers ?
    disait Marcel" ;
        "- Pourquoi le vent pousse-t-il les nuages ?
    ajoutait Ericson" ;
        "- Pourquoi les nuages cachent-ils le
    soleil ? reprenait Marcel" ;
        "- Pourquoi ?.."
        Et ainsi, chaque fin d'après-midi, les deux
    amis se retrouvent, fidèlement.
        Mais un soir, à l'heure où le merle Marcel s'en
    va dormir dans son creux d'arbre et où Ericson le
    hérisson part à la chasse, juste au moment des
    "Au revoir ! A demain !", sans un bruit, dans
    un léger frissonnement d'air, une chose extra-
    ordinaire se pose, silencieusement, devant eux.

        Stupéfaits, Ericson et Marcel oublient de se
    cacher ou de se hérisser !

        Dans les derniers rayons du soleil, une grosse
    boule scintillante est là.
        Comme une fleur étrange et merveilleuse,
    elle s'ouvre.

        De la corolle entr'ouverte pendent des sortes
    de cordes. Mais sans utiliser - ces filins ?, ces
    lianes ? - quatre petites bulles claires

    sortent en flottant grâcieusement

    et descendent jusqu'à terre,
            sous les yeux ébahis des deux amis…



Cette histoire s'arrête là.
A vous qui lisez d'imaginer la suite.

Imaginez, écrivez, dessinez…

Cette histoire est aussi la vôtre.
Clotilde.